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Quand la vie est la mort alors elle est l’amour, alors elle est la vérité, alors elle est la création ; parce que la mort est l’inconnu, tout comme la vérité, l’amour et la création.

 © Patrik Maury

© Patrik Maury

La première vérité qui sort de l’examen sérieux de la nature est une vérité peut-être humiliante pour l’Homme ; c’est qu’il doit se ranger lui-même dans la classe des. animaux auxquels il ressemble par tout ce qu’il a de matériel, de même leur instinct lui paraîtra peut-être plus sûr que sa raison, et leur industrie plus admirable que ses arts. Parcourant ensuite successivement et par ordre les différents objets qui composent l’univers, et se mettant à la tête de tous les êtres créés, il verra avec étonnement qu’on peut descendre, par degrés presque insensible, de la créature la plus parfaite jusqu’à la matière la plus informe, de l’animal le mieux organisé jusqu’au minéral le plus brut ; il reconnaîtra que ces nuances imperceptibles sont le grand œuvre de la nature ; il les trouvera, ces nuances, non seulement dans les grandeurs et dans les formes, mais dans tous les mouvements, dans les générations, dans les successions de toute espèce.

Buffon (naturaliste). 1707-1788.

De la paramécie à la race humaine, toutes les formes de vie sont des agrégats méticuleusement organisés et élaborés de forme de vie microbienne en évolution. Loin de laisser les micro-organismes « derrière » sur l’échelle de l’évolution; les hommes sont à la fois entourés par eux et composés d’eux.
Ayant survécu sans discontinuité depuis le commencement de la vie, tous les organismes d’aujourd’hui sont également évolués.
Ce constat montre nettement la vanité et la présomption de toute tentative de mesurer l’évolution par une progression linéaire qui irait du plus simple – prétendument inférieur – jusqu’ au plus complexe (l’homme étant la forme absolue, la plus « élevée » au sommet de la hiérarchie). Les organismes les plus simples et les plus anciens sont non seulement les ancêtres et le substrat actuel de l’ensemble des êtres vivants sur Terre, mais ils sont aussi prêts à s’étendre et à se modifier, eux et les autres, au cas où nous les hommes, les organismes « plus élevés », aurions la folie de nous annihiler.

Lynn Margulis (biologiste). L’univers bactériel, 1986.